Joan Miró

Né en 1893 à Barcelone, Miró découvre très tôt l’avant-garde artistique européenne. Élève dès 14 ans à l’académie des Beaux-arts de Barcelone, puis à l’académie Gali, il décide rapidement de travailler seul, et réalise sa première exposition à 25 ans. Peignant d’abord des paysages très fouillés, il subit ensuite l’influence cubiste lors de son installation en 1920 à Paris où il se lie d’amitié avec Picasso. En 1924, il se joint au mouvement surréaliste, signant le manifeste d’André Breton qui le qualifie de « plus belle fleur au surréalisme ». Son approche de l’art reste cependant différente du groupe car son souci de la construction plastique reste dominant. C’est à ce moment que son vocabulaire pictural se met en place.

La production graphique de Miró est très importante, tant par sa qualité que par sa quantité, c’est un insatiable expérimentateur de techniques : dessin, pochoir, lithographie, eau-forte, gravure, xylographie, gravure au ciment ou au carborundum.

En 1977, il demande lui-même à exposer à Céret, soucieux de replacer son travail entre Paris, où il ouvre son esprit à l’avant-garde et sa Catalogne natale. À cette occasion, la galerie Maeght fait don au musée de la gouache Femme oiseau réalisée sur fond de papier froissé. Cette texture crée une sorte de fond géologique où des traces de couleurs mates, cloisonnées, prennent un caractère anthropologique grâce au cercle blanc plastique autonome dont le sens n’est pas fixé une fois pour toutes mais dépend de la façon dont on l’appréhende. Il ne veut borner ni l’espace, ni l’imagination. Cette liberté laissée à l’imagination s’exprime également dans Personnage oiseau, dessin où se mêlent figure humaine et animale.